Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


Ould Kablia remet en selle l'ex-FIS (source free Algerie)

Publié par The Algerian Speaker sur 27 Janvier 2012, 14:42pm

Catégories : #BOULITIK

S'exprimant sur les ondes de la radio Chaîne III, le ministre de l'intérieur, Dahou Ould Kablia, invite l'ex-FIS à se reconstituer en toute légalité à l'étranger et ses militants à grossir les rangs de l'alliance présidentielle. Il exhorte par ailleurs le peuple algérien a ne pas se tromper "de monde"...

Décidément, l’islamisme s’invite à toutes les sauces aigres du pouvoir. Jamais depuis les réformes lancées par Bouteflika et adoptées sans surprise aucune par son parlement "beni oui oui", les islamistes n’ont autant parlé, fait parler d’eux, rempli les journaux, les ondes et la télévision, hanté l’alliance présidentielle. Ils deviennent, pour ainsi dire, la référence principale des législatives. Le scénario cauchemardesque de 1990 semble être remis en place par le pouvoir à bout de souffle qui, pour se légitimer, encore et toujours, agite la menace des partis islamistes qu’il agrée entre temps au nom de la légalité constitutionnelle, pour en faire un chantage électoral.


Après les déclarations d’Ouyahia qui s’est voulu plus islamiste en la forme que son compère Soltani, rassurant les électeurs algériens sur l’innocence des partis islamistes dont ils n’ont rien à craindre, qu’ils font partie du pays politique, de sa diversité, du jeu politique de la complétion électoral, c’est autour du ministre de l’intérieur, Dahou Ould Kablia, d’en minimiser le danger. Quels sont ses arguments ? Ses pronostics ? Ils apparaissent évasifs, sans consistance aucune, ironiques et irresponsables et de peu de respect vis-à-vis des algériens qui ne sont pas dupes au point qu’ils prendront pour argent comptant ses propos boiteux. Pour tout dire, le ministre de l’intérieur joue avec le feu par cette désinvolture de son "point de vue" : "Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Personne ne peut se mettre à la place du peuple pour dire vers quelle direction va se porter son choix. Alliance entre partis islamistes ou non, l’électeur algérien connaît bien son monde. La comparaison avec d’autres pays n’est pas aussi probante". Ainsi, Dahou Ould Kablia semble s’adresser au peuple sur les ondes de la chaîne III en l’orientant sur la direction du vent des législatives, qui doit tourner du côté de chez Bouteflika, puisque le "peuple" d’Ould Kablia connaît bien "son monde". Et quel beau monde ! Entre un pouvoir corrompu, illégitime, prédateur et un islamisme qui a ensanglanté l’Algérie, que va-t-il trier? Où se trouve le bon grain ? Où est l’ivraie ? Le terrain électoral est un champ de mines et le trajet n’est pas son risque. Le ministre de l’intérieur s’improvise en éclaireur averti, sait quelles venelles, balisées par son clan, le peuple doit emprunter en toute sécurité.

Il écarte d’un revers de main la contagion des Révolutions arabes en Tunisie, en Egypte qui ont porté les islamistes au pouvoir par la voie électorale débarrassée de la fraude des dictatures déchues. En quoi le modèle du pouvoir algérien est-il si différent de celui de Ben Ali ou de Moubarek ? Quelle explication en donne le régisseur des agréments de partis "polluant la scène politique" selon l’expression de Saïd Sadi ? Etrange référence aux "valeurs" capables de contrer un tsunami islamiste : "L’Algérie a ses spécificités et ses valeurs sociétales qui ne ressemblent pas forcément à ce qui existe ailleurs où les votes ont sanctionné des politiques plutôt que des valeurs. Alors restons sur la réserve et attendons ce qui se passera". Dans ses propos sibyllins, L’Algérie aurait ainsi, à la différence de la Tunisie, ses spécificités, ses valeurs intrinsèques qui, malheureusement, furent absentes depuis 1989, pendant que se commettaient en toute impunité les massacres islamistes. Un raisonnement absurde et qui injurie le peuple tunisien, égyptien qui, selon ses graves accusations, n’auraient pas sanctionné des "valeurs" mais "des politiques". Quelle distinction sémantique entrevoit Ould Kablia entre "valeurs" et "politiques"? Les deux sont-elles séparables, antagoniques, l’une ne va-t-elle pas sans l’autre. Bouteflika n’a-t-il pas, en accordant l’impunité totale aux tueurs du GIA par la politique de la concorde civile, du même coup, piétiné les valeurs morales et éthiques du combat de la résistance populaire contre les maquis terroristes et les idéologies meurtrières qui a fait leur lit ? Ainsi, les Tunisiens, les Egyptiens, les Libyens et demain les Syriens, les Yéménites, les Bahreïnis, tous ces peuples qui sont sortis en masse dans la rue, bravant les balles de régimes absolutistes corrompus, n’expriment pas, par là même, des valeurs, mais que des politiques subsidiaires que les scrutins ont légitimé. Plus aberrant encore dans les propos d’Ould Kablia, cet attentisme aventuriste face à un danger qui, déjà, s’énonce clairement. La peau des islamistes noyés dans le magma de l’alliance est déjà vendue. Et le ministre de l'Intérieur n’a rien d’autres à dire aux Algériens que leur conseiller d’attendre pour voir, d’être sur "la réserve"; de ne surtout pas manifester, marcher, protester, demander des comptes, face à un enjeu aussi décisif.

Parlant des islamistes, il occulte tout le lexique y afférent. Il leur attribue "des idées et des ambitions différentes". Il estime que la "voletaille" de leurs partis serait incapable d’alliances, comme celle de Bouteflika où les partis la fomant, n’hésitent pas à recomposer des tutelles et des sous-tutelles internes en fonction de la rente clanique. De la "sortie" de Soltani des forces coalisées de Bouteflika, Ould Kablia l’a qualifiée de "tactique compétitive" sans aucune chance d'aboutir car "Il veut s’engager dans la bataille électorale avec un esprit de compétition, libéré de toute forme de tutelle", entendu celle de Bouteflika.

Ce qu’il en dit du parti de l’ex-Fis a de quoi abasourdir et étourdir. Ould Kablia l’invite à se reconstituer en tant que parti à l’étranger. A l’intérieur du pays: " Ses militants, qui n’ont pas perdu leurs droits politiques et civiques peuvent avoir une activité politique à condition de ne pas créer un nouveau parti." Sous-entendu, rejoindre le fourre-tout de l’alliance présidentielle pour légitimer la concorde civile.

M.R





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